jeudi 11 avril 2019

Train de sénateur

L'âge nous guette, la retraite ? De guerre lasse et après quelques grains, j'ai renoncé à la GV. Avec notre système de pantoire c'est pas mal, mais nous n'arrivons pas à la déborder aussi bien qu'avant. Dès que le vent dépasse 20/22 noeuds, c'est un peu limite, le bateau loffe trop et le pilote a du mal à suivre. Les pannes au largue nous éloigne trop de la route, j'ai choisi la facilité, sous génois et basta. Le défaut, quand le vent tombe un peu on se traîne ... et je n'ai pas forcément le courage de relancer ... Du coup, on va avoir un peu de retard, arrivée le 16, ça semble raté, le 17 peut être, on verra.
Dans ces conditions, j'espère quand même qu'on va pêcher autre chose que notre bonite d'aquarium, nous avons le temps de lire, et du coup de vous remettre un petit mot dans le blog. Je laisse à nouveau la parole à Alain :

Rédaction : « Racontez vos vacances »

A bord de « Christophine 2 », un Saba 50 6 cabines, les vacances ont commencé par une déception :
3 invitées qui devaient embarquer aux Canaries se sont désistées : Joan Bez, Naomie Campbell et Ursula Undressed.
Le lieu de villégiature était parfait, aucun touriste, aucun autochtone. Température de l'eau idéale : 26°.
Autre grande déception, nous partions pour un safari pêche, mais le spot avait été pillé avant notre passage.
En revanche la cuisine était soignée et surtout le tarif très abordable.
Sinon la villa était vaste et confortable : chacun sa chambre et sa salle de bain, tous les services fonctionnaient et le chauffeur « Mr Garmin » étaient parfaitement serviable, silencieux et efficace. Seule défaillance, le caviste n'avait pas fait son boulot, on devra se contenter de 2 bouteilles de rouge pour Dimanche.
nous avons répondu au questionnaire de satisfaction que vous pourrez lire demain, les 101 raisons de ...

A demain donc, tout le monde embrasse tout le monde
Christophine 2, 18 49N 49 09W à 780 NM de St Martin

mercredi 10 avril 2019

1 000 milles

Décidément j'ai du mal à m'y remettre. Je laisse passer le traditionnel post du dimanche et j'ai failli laisser passer celui des 1 000 milles . . Plus que 1 000 milles.
En fait 926 exactement ... mais nous avons changé de destination, ce n'est plus Tortola mais St Martin. 900 milles à 6 noeuds c'est 6 jours, la météo nous joue encore quelques tours, de petits trous de vent imprévus, mais nous devrions donc y être le 16 au plus tard le 17.
Ah oui, pourquoi St Martin ? Un ennui technique. Chariot d'écoute de GV arraché, le rail était trop court à tribord, une éolienne a été ajoutée, posée sur le support du rail, il fallait raccourir le rail, il a été trop raccourci, en butée il a perdu ses billes, il se met en travers, ça casse le U qui tient le chariot au rail et boum ...
Du coup, on arrive à mettre la GV avec un système de pantoires, mais ça complique pas mal les manoeuvres. je préfère assurer ...
Et après ces quelques considérations nautiques je laisse la parole à Alain :

Le jeu des 7 différences : Quelles différences (7) y'a t'il entre l'Atlantique et la piscine municipale ?

La devinette du jour : Qu'est-ce qui selon Frédéric Dard, l'auteur de St Antonio, se déclenche le matin au réveil ?

Alors les réponses :

Les 7 différences :
1 - On ne fait pas la queue à l'entrée
2 - L'entrée est gratuite
3 - L'eau n'est pas chlorée, mais salée
4 - Ça n'est pas éclairé la nuit
5 - L'Atlantique est un peu plus long
6 - Au milieu, il n'y a pas d'enfants qui crient
7 - Dans l'Atlantique il y avait encore 1 poisson et on l'a péché.

Quant à la devinette, je garde la réponse pour demain ? Allez Non, je vous la donne, demain Alain aura d'autres histoires
Donc la réponse est : « l'inspiration » bien sûr ... Vous pensiez à quoi ?

Et promis ... à demain

Tout le monde embrasse tout le monde

mercredi 3 avril 2019

premier lai après un long silence

Bonjour à tous.
ça faisait un moment que je n'avais pas mis à jour ce blog. Plusieurs transats ... Une période sans ... et voici qu'Alain est à bord, et notre ami Roland à terre.
Nous lui avons promis des nouvelles, en voici donc, enfin avec Alain c'est plutôt réouverture du salon littéraire.
Côté bateau, une première partie de transat, comme une lettre à la poste. 8 jours pour descendre à Las Palmas. Comme d'habitude, révision des moteurs, et notre marché. Nous repartons avec un petit doute question météo, doute vite levé, ça carbure, une météo impeccable, une mer un peu musclée, un vent bien établi et vavavoum ... Bon, c'est un Saba, pas un Catana, mais ça avance. Et pas de poissons ... on va trop vite.
Encore un peu tôt pour donner une ETA, nous allons auX Vierges Britanniques, mais faites comme moi, croisez les doigts pour que nous gardions cette météo.
Avec la réouverture du blog, réouverture du salon littéraire, Alain passe le temps ... La pêche ne lui manque pas trop, je lui laisse la parole

Voici librement inspiré du roman de la rose : un petit lai laid intitulé

« L'ai feuillage »

Sur tous les tableaux du vieux temps
Adam et Ève, d'une feuille de vigne
Pudiquement se voilaient les parties indignes.

L'invincible Siegfried, oh ! Malheur insigne,
par sa jalouse femme lâchement fut trahi,
qui révéla à son pire ennemi
le secret de sa feuille de chêne

Et toi doulce amie qui adore la feuille de rose,
Me susurre à l'oreille mon gentil poëte
Relève ta langue que je pète ...

Voilà ... Je vous laisse juge, mais d'ores et déjà Alain prépare la suite
A très bientôt donc, pour de nouvelles aventures ?

Tout le monde embrasse tout le monde

Christophine 2 le Mercredi 3 Avril, 18Z : 23°15 N 30°00 W à 1 951 NM de Virgin Gorda

samedi 24 décembre 2016

Freya, musclée cette transat

Samedi 24 Décembre

Et voilà, ce soir veillée de Noël et honte à moi, je n'écris plus. Serai ce la lassitude ? Sans doute un peu, que vous dire d'original ? Les sempiternelles histoires de grains, de poissons que l'on ne pêche pas, de baleines que l'on ne voit pas, ah si on les a vu, encore un truc bizarre d'ailleurs, j'ai eu le sentiment d'assister à une scène de chasse, quelques baleines, des rorquals communs semble t'il et, autres choses, des nageoires plus longues, plus effilées et surtout nageant beaucoup plus vite, des orques ? J'en suis presque sur et je dois dire que je n'étais qu'à moitié rassuré.

À part ça ? Un petit point sur la situation et les quelques événements qui ont marqué la traversée depuis que je vous est laissé en route vers Las Palmas.

Descente jusqu'à Las Palmas, je m'en souviens à peine, pas de souci, ah si quand même Plotter en panne. Le plotter c'est le truc dans lequel on met les cartes, sur ce bateau il n'y en a qu'un, je ne sais donc plus ou je vais ... c'est pas tout à fait vrai, j'ai tout ce qu'il faut comme tablettes pour savoir où je vais. Par contre le plotter c'est aussi une centrale de bord, qui sert à la gestion et au réglage des différents capteurs et surtout du pilote. Sans plotter je n'ai plus de mode navigation au pilote et je ne peux plus intervenir sur les réglages du pilote, c'est un peu embêtant quand même surtout que c'est tout neuf et sensé être du haut de gamme B&G ...
Du coup j'insiste pour Las Palmas, et là, problème, plus de place à Las Palmas, ça devient un souci cette histoire, la marina municipale n'est pas chère, on peut tout faire à Las Palmas sauf qu'on ne peut plus s'y arrêter, je vais finir par regretter le temps où ils faisaient payer une taxe "Phares et Balises" qui chassait tout le monde.
Christian qui m'accompagnait s'arrête à Lanzarote, ainsi qu'Hannah un des autres Lagoon 450, les 2 autres, Eric et Jacques font escale à La Palma, de mon côté dans l'espoir de faire réparer le plotter je tente Las Palmas, rien n'y fait, c'est plein, au minimum 2 jours au mouillage en liste d'attente, on refait le plein et on descend à Puerto Rico au sud de l'île.
De là, nous irons en voiture à Las Palmas, peine perdue, le technicien du concessionnaire B&G est en vacances et même si il était là, la procédure veut que ... je vous passe la procédure, mais en gros compter une semaine, 10 jours, avant d'avoir du rechange ... on arrête B&G, l'année dernière j'avais la girouette en rade et là la suite ... et ben pareil, à la première grosse pluie, girouette à nouveau en rade ... j'y reviendrai.

Donc Puerto Rico, énorme, gigantesque village de vacances dans un barranco asséché. Difficile de dire, mais 10 000/20 000 appartements ? À la disposition des touristes. Les "gens du nord" qui viennent trouver un peu de soleil en plein hiver, beaucoup de scandinaves, allemands, anglais hollandais, au milieu de tout ça, une espèce de centre "commercial", boutique de souvenirs, "duty free" et plein de restaurants "à touristes". Une petite marina à l'embouchure de la rivière, remplie surtout de bateaux pour les sorties à la journée et donc une place le long de la digue, ce n'est guère confortable, mais nous n'avons pas le choix. Nous en profiterons quand même pour une visite de l'île et une journée à Las Palmas pour faire nos courses, mon maraîcher habituel ira jusqu'à nous livrer tout ça au bateau. Un diner avec Karim et nous repartons, la météo est bonne, il faut en profiter.

En fait je pars un peu à reculons, je crois que Guillaume m'a laissé un souvenir, je tousse, j'ai mal à la tête, les jambes en coton ... les premiers jours sont un peu difficiles, je dors peu, j'en ai marre ... mais la météo est bonne, on aligne les milles, presque sur la route directe, je fais un peu de sud en prévision d'une zone de calme, mais à peine.

Plus tôt que prévu, une zone de grain, 24 heures un peu pénible pour moi, la retenue de GV casse 2 fois, je la fixe sur la cadène, je n'ai guère le choix il n'y a pas de taquet ou pontet bien placé et cela scie mon bout. Et puis les grains sont parfois violents, presque 40 noeuds, et grosse pluie, grosse pluie égale panne de girouette, plus aucune indication de vent et plus de pilote en mode vent, allez GV par terre, on continue sous génois seul, c'est comme ça depuis plusieurs jours maintenant, et je dois dire que je ne suis pas pressé de remettre la GV, la mer est grosse, le vent s'est un peu calmé, la girouette remarche, ouf ... ça a séché ... mais je ne suis pas certain qu'avec la GV nous ne soyons pas un peu limite, en plus ça nous remontrai vers le nord, c'est pas la peine.
Alors, en ce beau samedi, Samedi 24 décembre quand même, et bien je me la joue peinard, sous génois, j'espère profiter des premiers rayons de soleil, et oui, nous sommes passés sous le tropiques, sous la "barrière" des 2 000 milles. J'ai eu des nouvelles de Christian et Hannah, ils sont assez loin derrière, plus d'une journée. Pas de nouvelles des 2 nordistes, Eric doit être devant, il est parti un jour avant nous, Jacques son frère, lui aussi, mais sans doute pas très loin et il risque de souffrir un peu des calmes.
Donc cool pour ce Week End, j'espère comme d'habitude pécher, une seule bonite pour l'instant, l'occasion donc d'écrire un peu, ça bouquine intensément à bord et puis il va falloir se mettre au préparatif de Noël, décorer le sapin et tout et tout, oh zut il est où le sapin, je l'ai oublié ? Une pensée pour nos familles, une grosse pensée évidemment, une pensée pour nos amis, une pensée pour Guillaume qui nous a laissé plein de bonnes choses et qui je l'espère va passer un bon Noël.
Joyeux Noël à tous, tout le monde embrasse tout le monde, plus fort que d'habitude

Freya, le 24/12, 10h15 UTC : 22°52 N 30°29 W à 1 924 NM de Virgin Gorda

dimanche 11 décembre 2016

Freya, et finalement c'était Cascais

Dimanche 11 Décembre

Je vous est laissé encore une semaine, et finalement nous nous sommes arrêté à Cascais. En fait pas vraiment le choix, Guillaume n'était pas très bien et Mark n'a pas pu se débarrasser du mal,de mer. En plus un message de sa femme, il a préféré rentrer. Escale à Cascais donc, une longue escale, car comme je le craignais nous y avons été bloqué par les vents contraires.
De plus Claudine l'amie de JP est venue nous rejoindre ainsi que Vincent un jeune capitaine qui va venir faire ses armes avec nous. Le premier avion, mais arrivé Vendredi donc départ dès que le vent tombe, Samedi en fin de matinée. Direction comme d'habitude Las Palmas, nous sommes accompagné. Christian un ancien de Tahiti navigue avec nous, les autres choisissent des routes différentes. le premier d'entre eux a choisi de ne pas s'arrêter, il a sans doute bien fait, mais moi je n'avais pas le choix, un second à choisi de braver les éléments ... je le laisse, et 2 autres préfèrent La Palma à Las Palmas, je maintiens mon choix ...
Nous ne sommes donc en mer que depuis hier, pas grand chose, du moteur face au vent faiblissant au début, des calmes et un petit vent bien sympathique depuis quelques heures, le cap St Vincent et son rail de cargo sont maintenant derrière nous, et nous descendons tranquillement vers le Maroc, voile, voile et moteur c'est selon, 2 jours comme ça à priori, la température remonte, je reprend une météo demain, nous pourrions finir avec du vent assez fort, peut être Jeudi en fin d'AM, au plus tard Vendredi, on verra bien. Le plus vite possible, faire quelques emplettes quand même à Las Palmas, Noël approche et avec ce retard, ça sera encore une fois des fêtes en plein milieu ... en attendant les fêtes, je vais dîner, je vous souhaite donc une bonne fin de Dimanche et comme d'habitude tout le monde embrasse tout le monde, bon on ne sait plus trop qui ...

Freya, le 11/12 à 19hTU : 36°14.52 N 9°58.41 W à 560 NM de Las Palmas

dimanche 4 décembre 2016

Freya, un navire en mer

Dimanche 4 Décembre

Et oui, c'est Dimanche, un Dimanche de plus en mer et un nouveau bateau.
Je vous avais abandonné avec Arlanda à l'approche des îles Vierges et de Tortola, ça c'est fait. Le bateau est à bon port, un très bref séjour sur place, je suis parti le lendemain de notre arrivée Un bref séjour en famille et dès Lundi, le 28 Novembre, les Sables pour faire connaissance avec Freya.
Freya est un Lagoon 450S, mes fidèles lecteurs se souviennent peut être d'Incommunicado, un Lagoon 450 que j'avais emmené au mois d''Aout jusqu'à Fort Lauderdale, un joli coup de vent et une plongée avec les cachalots. C'est donc presque le même bateau, mais dans sa version S, le "cockpit" n'est plus sur le toit, et il est en version propriétaire, donc 3 cabines.
Du coup on se tasse un peu. Mark est venu nous rejoindre d'Amérique, du Texas, il a encore un peu de mal avec le jet lag, Mark, Mark Hayden est l'auteur de SEAIq, l'application de nav que j'utilise et que je vous recommande, bon avec lui à bord, si je me perds ...
JP, il était avec moi sur le Saba, jusqu'aux Canaries, ce coup ci il va jusqu'au bout, le bout, c'est l'Amérique, Fort Lauderdale, juste au nord de Miami.
Un dernier compère, Guillaume, vous le connaissez aussi, Curie, jusqu'a Tahiti, chef incontesté de la cambuse, ça c'est fait, c'est lui aussi.
Une préparation rapide aux Sables, il y a une fenêtre météo, il faut partir, nous sommes 5 Lagoons 450 sur le ponton, tous partant pour une transat, tous pour Dream. Mercredi soir Frederic nous rejoint pour passer une soirée et reprendre ma voiture. Le lendemain matin c'est le départ. Les autres ne sont pas tout à fait prêt, je leur souhaite d'avoir pu partir rapidement, le golfe de Gascogne en hiver ... et moi je ne me plains pas, en moins de 2 jours nous passons Ortegal et au matin du 3ieme jour nous passons Vigo, ce matin donc.
Il y a sans doute une petite marge de 24h pour les bateaux derrière nous mais après ça coince, alors je fonce, ou du moins j'essaye, la météo est encore incertaine et après des conditions idéales dans le golfe cela se complique un peu. Je n'ai pas de gros soucis pour aller jusqu'à Cascais, en principe dans la nuit de Lundi à Mardi, ensuite gros dilemme. Les conditions pour descendre aux Canaries ne sont pas extraordinaires, ça peut passer, mais c'est encore un peu loin pour en être sur. Et si je m'arrête, je peux refaire un plein, ma révision moteur, ça c'est bien, mais ce qui est moins bien c'est que nous risquons d'être coincé jusqu'à Dimanche prochain, c'est un peu long quand même. Je crois que je prendrais ma décision au dernier moment, en passant devant Cascais. De toutes façons nous rasons la cote, moins de mer, le vent le plus adonnant possible, du coup la 3/4G en permanence, facile d'envoyer des messages, de téléphoner et de prendre la météo, le plus difficile va être de se décider ... Cascais or not Cascais ?
En attendant je vous souhaite un bon Dimanche, tout le monde embrasse tout le monde

FREYA, le 4/12 à 10h15 TU : 41°59.24 N 09°04.66 W

vendredi 11 novembre 2016

Arlanda, 1 000 milles, dernière ligne droite ?

Vendredi 11 Novembre

Le 11 Novembre, un vendredi, chouette un long week end pour beaucoup d'entre vous non ? Pour nous ça ne change pas grand chose, le rythme des quarts et celui des vagues reste immuable.
Quant aux commémorations, nous sommes un peu loin, on compte sur vous ...
Mais du coup j'ai le courage de prendre la plume, d'autant plus que nous voyons le bout du tunnel.
Une dernière panne vers le sud cette nuit, le Bali 4.0 ne raffole pas du vent arrière, ou disons que je ne raffole pas du vent arrière en Bali 4.0, je préfère les pannes au grand largue, celle vers le sud commence à coûter cher, mais j'ai profité d'une petite bascule et, empennage au petit matin, la panne tribord nous met maintenant quasiment sur la route, un poil trop nord, mais comme la météo nous annonce du Sud Est à la fin, je referai mon contrebord la haut. El Golfet, notre compagnon de voyage a un peu de mal à suivre et ne dispose pas des mêmes outils que moi, l'iridium Go, Weather 4D et SEAiq, avec ça, entre les fichiers météo, le routage et une analyse précise de la trace difficile de mieux optimiser notre route.
Et donc, et donc 1 000 ça c'est fait, 767 jusqu'à Virgin Gorda, l'ile où nous atterrissons et où nous allons faire nos formalités d'entrée. En théorie avec un bon bateau dans l'alizé, 750 milles c'est 5 jours, alors, dernière ligne droite ?
Pas tout à fait certain, en effet Lundi le vent devrait faiblir et notre route nous mène un peu nord de l'atterrissage, très certainement un contre bord à la fin. Mon dernier routage nous met le 17 au matin heure locale à Virgin Gorda, ça peut encore changer, plus beaucoup, mais en fonction des heures d'ouverture des bureaux ... allez disons qu'au plus tard nous devrions être le 18 fin de journée à Tortola.
Voilà, et à bord tout va bien, assez à manger bien que nous n'ayons plus péché. Un superbe marlin, l'occasion pour Emmanuel de faire de belles photos, mais la ligne n'a pas tenue, et le lendemain une nouvelle grosse touche, j'étais seul, j'ai pu arrêter le bateau, Hervé est venu m'aider, une bonne vingtaine de minute, plus qu'une trentaine de mètre et paf, la ligne casse à nouveau, et là je n'ai rien vu, une très grosse daurade, un pépère thazard ? Nous ne le saurons jamais ...
Depuis nous avons bien accéléré, je ne remettais pas les lignes à l'eau, ça allait un peu vite, on s'y remet seulement cet après midi, c'est vrai qu'un thazard, une daurade ce serait sympa pour Emmanuel et Hervé, ils ne connaissent pas. Bon, pour moi l'essentiel est là, nous avons largement de quoi finir, suffisamment de lecture aussi, et peut être assez de cigarettes ...
Bon week end à tous et tout le monde embrasse tout le monde

Arlanda, le 11/11 à 20h00 TU : 14°56.70 N 51°37.99 W à 765 NM de Virgin Gorda

dimanche 6 novembre 2016

Arlanda, et un dimanche de plus ...

Dimanche 6 Novembre

Et encore une fois j'ai attendu une semaine avant d'écrire, quel nul, j'avais pourtant quelques occasions et je n'en ai pas profité.
Quelques occasions ? Il faut le dire vite. Transat en mode peinard, avec de toutes façons un bateau qui n'autorise guère de folie, les surfs à 20 noeuds, on oublie.
Je viens de recevoir un mail, départ du Vendée Globe demain, images incroyables de ces bateaux, difficiles d'imaginer qu'ils surferont comme ça dans le grand sud, bon, ils ne seront sans doute pas très nombreux à rentrer, une chose est sûre, dans 1 semaine, ils nous auront déjà doublé.
Bon an, mal an, nous descendons vers le sud, ça ne nous rapproche guère mais nous place dans de meilleures conditions pour la suite, allez disons plutôt de moins mauvaises.
Mais non, ne vous inquiétez pas, nous ne risquons rien, sauf peut être de manquer de bouffe, non ça non plus, j'y reviens un peu plus loin.
De manquer de Gas Oil, séquence bidons cette après midi, je ne pense pas que nous aurons de problème, nous n'allons pas finir sur 2 moteurs à fond, mais nous ne manquerons pas. Mon souci, très personnel, je risque sérieusement de manquer de clopes. Vous allez me dire, tu nous fais le coup à chaque traversée. Non, je ne rigole pas, là c'est sérieux, et cela pourrait être grave, déjà en général le capitaine est de mauvaise humeur ... mais si jamais les cigarettes venaient à manquer ouille, ouille, ouille ...
L'autre truc qui est souvent difficile, le frais. Les légumes, les fruits tiennent une grosse semaine, 2 petites après le marché des Canaries, ensuite, riz, pattes, patates et boîtes, viande idem, reste le poisson, en 1 mot la pêche.
Nos 2 compères, El Golfet et La Habana se moquaient un peu de nous, ils avaient chacun pris quelques petits poissons, et nous rien, rien de rien, le silence sur les lignes, pas la moindre friture. Ah quand même une première daurade, mais vraiment un bébé, une petite fille, remise à l'eau, juste le temps de faire une photo. Et puis enfin, et là pour le coup nous avons fait le plein, en fin de journée les 2 lignes partent. 20 minutes pour remonter le premier, un quart d'heure pour le second qui avait eu la politesse d'attendre ... 2 jolis thons obèses (big eye en anglais), 11 et 9 kg, une fois en filet, une grosse dizaine de kilo de viande, on va pouvoir tenir.
Carpaccio, cru à la tahitienne (zut plus de citrons verts et impossible de remettre la main sur le gigembre, donc un peu une imitation), mi cuit, à la mayonnaise, les ventres, il reste encore quelques recettes et malheureusement cette après midi un petit incident est venu gâcher cette fête.
El Golfet, notre compère depuis le début, s'inquiète devant la lenteur de notre traversée, et ... s'inquiète pour son appro. Pas de souci, je t'envoie un peu de thon, une manœuvre un peu maladroite et El Golfet a un gnon sur sa coque, Fabrice, le capitaine est inquiet, bon cela ne me paraît pas bien grave, juste une petite fente, une réparation facile à faire mais qui gâche bien notre beau dimanche.
Sinon pour varier un peu l'ordinaire, 2 visites, une petite hirondelle de mer a passé une nuit à bord, c'est assez rare, c'est la deuxième fois que cela m'arrive et un tout petit martinet et venu lui aussi se reposer quelques heures à notre bord, le pauvre me paraît bien loin de la terre. Les oiseaux sont d'ailleurs vraiment rare sur cette traversée.
Et puis pas de vent, peu de vent, comment faire, où aller. Alors que nous nous attendions à renforcement dans l'après midi, c'est plutôt une molle qui s'installe, je vais vous laisser, je reprend une Xième météo, ah si j'avais un grand spi ... un grand spi et un catana 50 (par exemple)
Tout le monde embrasse tout le monde.
Arlanda, le 6 Novembre 19h30 TU : 15°23.28 N 39°52.74 W à 1 424 NM de Virgin Gorda

dimanche 30 octobre 2016

Arlanda, c'est Dimanche, seconde édition

Le Dimanche tout est permis, c'est donc à Hervé de nous donner sa version. On va bientôt se la jouer Laurence Durrell : le quatuor d'Alexandrie, remarquez à 3 ça va pas être facile ... bon et soyons modeste, Laurence Durell !!!

Séquence Hervé Méhu

Arlanda poursuit sa route, doucement mais sûrement; notre grand jeu quotidien de tous les instants consiste à éviter les molles et donc à aller chercher les Alizés pour nous pousser vers Tortola. Nous avons quitté le 25 octobre la petite île de Hierro à l'ouest de l'archipel des Canaries et nous faisons route vers le sud sud-ouest. En 5 jours nous avons parcouru 540 miles ce qui reste inférieur à notre moyenne objective. La vie à bord est bien réglée depuis que nous naviguons ensemble Christophe, Emmanuel et moi même. Les quarts de nuit s'organisent entre 21h et 9h du matin par tranche de 2 heures: un bon rythme ! Beaucoup de lecture, écriture, réflexions transcendantales, admiration de la mer, discussions diverses, analyse des fichiers meteo, stratégie, réglage des voiles , cuisine (très important!)....Nous avons un rêve commun : pêcher ! Ce rêve se transforme petit à petit en frustration car toujours pas la moindre touche sur les 2 lignes que nous traînons derrière le bateau. Les copains sur les bateaux qui nous accompagnent (El Golfet et La Habana) ont été plus chanceux que nous et ont attrapé des dorades. Patience !
Avant hier nous avons eu une très belle visite, 3 mammifères énormes de 15 m environ et que nous avons baptisés rorquals (à confirmer d'après les photos). Ils ont joué avec le bateau pendant plus d'une heure passant de bâbord à tribord sous le bateau, nous montrant leur ventre tout blanc : beaucoup d'élégance et de souplesse dans leur déplacement. Nous nous sommes régalés de ce spectacle plutôt rare à en croire notre capitaine expérimenté (dit "l'amiral" de La flottille) : majestueux !
Hier Samedi 29 l'événement de la journée a été de "bidonner", à savoir transvaser 5 fois 20 litres de gasoil, en bidon, dans le réservoir principal (un conseil : à faire avant l'apéro ! Tout un programme !
Aujourd'hui dimanche (pas de messe!), j'ai vu mes premiers poissons volants , l'Osso buco (le dernier!) était presque parfait. Il fait de plus en plus chaud nous avons adopté la tenue d'été bermuda et torse nu.
Bref tout va bien à bord il y'a encore de quoi faire des apéro et la "bouffe" est abondante et bonne.
Plus que 2180 miles a parcourir !

Arlanda, sous les tropiques

Dimanche 30 Octobre 2016

Un nouveau Dimanche, Dimanche en mer, un de plus, ça commence à en faire un paquet cette année. Et je m'aperçois que j'écris de moins en moins. Remarquez nous ne sommes pas si loin de la terre et vous avez eu des nouvelles.
5 jour depuis que nous avons quitté El Hierro, nous entamons notre 6ième jour, changement d'heure, petit couac dans les réveils cette nuit, vous passez à l'heure d'hiver, de notre coté nous sommes maintenant passé à l'heure TU, donc 1 heure seulement de décalage avec la France. Nous essayons de profiter le soir de la lumière pour le diner, les quarts commencent en gros 1h après le coucher du soleil, et nous allons lentement nous décaler, question décalage horaire c'est nettement moins violent qu'une transat en avion ...
El Hierro, la première fois que j'y faisais escale, le petit port de La Restingua, à l'extrême sud de l'île. C'est, paraît t'il, un spot de plongée mondialement connu, c'est vrai qu'a part 2/3 voiliers, nous avons vu pas mal de plongeurs sortir, entraînement de nuit dans le port, sous le bateau.
Un paysage désertique, mais le nord et surtout les hauteurs sont semble t'il beaucoup plus verte, une chose est sur, c'est tranquille. C'est vrai que cela a été longtemps le bout du monde connu, l'île de fer a été longtemps le méridien de référence des cartes espagnoles.
C'était sur la route, des vents contraires, nous avons forcé au moteur, toujours 140 milles de gagnés, un plein de Gas Oil à nouveau et dans mon cas quelques réparations, une voie d'eau dans le compartiment moteur bâbord et un alternateur en rideau. Tout n'est pas réparé, l'alternateur est semble t'il HS, mais nous avons (avec l'aide de "l'assistance à terre") pu trouver comment utiliser les 2 alternateurs restant pour suppléer cette défaillance.
Nous sommes donc repartis tranquillement, avec une météo moyenne, mais rien de méchant et toujours en flottille accompagné par La Habana et El Golfet. C'est assez sympa, on ne se quitte pas, des points réguliers sur nos réglages, les options météos, les pêches et les rencontres des uns et des autres. Un plus en terme de sécurité et une traversée un peu plus animée du coup. Question pêche, nous sommes vraiment à la rame, toujours pas la moindre touche. Question performance, sans doute un poil plus rapide, pas grand chose, mais question rencontre alors là, le jackpot.
Un truc extraordinaire, une première pour moi, des baleines, sans doute des grands rorquals, à vérifier, je ne suis pas spécialiste, et ils n'étaient pas très gros, au moins 3, sans doute des jeunes. Vous allez dire en quoi est ce extraordinaire, des grands rorquals ? Sans être communs les rencontres de sont pas rares.
La c'était different, d'habitude, on les croise, parfois on arrive à se détourner et les approcher, assez souvent ils s'enfonce au bout de quelques minutes, au revoir et à bientôt (plutôt à jamais).
Nous étions tranquillement à la voile, un cap constant, El Golfet 400/500 mètres derrière nous un peu au vent, un premier tourbillon entre nous 2, tiens, tiens, il y a quelque chose qui bouge, 2/3 tourbillons de plus, je préviens tout le monde, "Attention, il doit y avoir quelque chose", mais quoi, et les baleines sont apparues. Chose extraordinaire, nous n'avons pas bougé, maintenu notre cap, notre vitesse et elles sont restées avec nous, facilement une demi heure, une heure ? Et comme des dauphins elles semblaient jouer avec le bateau, passant dessous, à droite, à gauche, ressortant derrière, devant, parfois elles se retournaient faisaient de véritables pirouettes, montrant leur ventre, incroyable ... mais vous pouvez me croire (vous imaginez bien qu'à l'arrivée vous aurez le droit à quelques films et photos).
El Golfet de son coté en a vu une grosse pas loin du bateau, mais qui comme d'habitude n'a fait que souffler et montrer son dos, sans doute papa/maman ...
Question météo, rien d'exceptionnel, nous sommes descendu un grand coup au sud, sous le tropique, aujourd'hui une panne vers l'ouest, demain sans doute à nouveau un plongeon vers le sud, nous allons devoir descendre assez bas semble t'il et faire un joli détour, rien d'exceptionnel à cette saison, mais il est encore difficile pour nous de donner la moindre ETA, 2 200 milles à courir, c'est encore loin ...
Donc en ce beau dimanche (fait il beau en France ?), tout le monde embrasse tout le monde

Arlanda, le 30/10 à 16H25 GMT : 22°00.92 N 26°14.10 W à 2 160 NM des Vierges